La Grotte de Saint-Honorat.
Pour la petite (ou grande) histoire, ce lieu est tellement à part,
qu'un ermite y avait trouvé son lieu de méditation.
Voici donc cette histoire véridique:
La vie de Saint Honorat.
Honorat d'origine gallo-romaine, de famille consulaire, attiré
par l’exaltation monarchique de l'Orient chrétien s'embarqua
avec son frère Venant (Venantius) à Marseille pour la Grèce
Ascétique.
Honorat revient en Gaule après avoir traversé l'Italie,
ils empruntent le vallon de Laghet, ils passent la nuit à Cimiez
alors grande cité romaine, puis reprenant la route, ils franchissent
le Var au gué de Saint Christophe et continuent vers Saint Jeannet
et Vence délaissant Antibes grand port romain à l'époque,
puis ils remontent jusqu'à Vallauris pour atteindre enfin le castrum
qui de la colline de Pézou domine l'actuelle rade de Cannes. Deux
îles s'étendent à quelques brasses du rivage LERO
et LERINA.
Suivant la voie Aurélienne ils s'enfoncent dans les massifs boisés
de l'Estérel, puis empruntant une voie étroite qui s'élève
vers un col, entre le Pic d'Aurelle et le Pic du Cap Roux « le col
de l'Evêque », ils s'y arrêtent pour y passer la nuit.
Cherchant un refuge pour la nuit, les deux pèlerins escaladèrent
le Pic du Cap Roux, presque au sommet, une excavation du rocher forme
une grotte profonde où ils s'installèrent. Le lendemain
ils reprirent leur route, abandonnant avec regret ce lieu privilégié
de parfaite solitude.
Après une étape à Agay, ils atteignirent Fréjus,
grande cité romaine militaire où ils s'arrêtèrent.
Ils avaient une lettre de recommandation pour Léonce, le nouvel
Evêque qui dirigeait la petite communauté chrétienne.
Honorat devint célèbre et les foules accouraient de loin
pour entendre sa parole, mais cette célébrité lui
devint pesante et intolérable. L'appel de la solitude retentissait
en lui, il fallut donc partir. La grotte du Cap Poux, avec sa source au
pied de la montagne l'appelait. C'est là qu'avec son ami Saint
Caprais il tentera de mettre en pratique les enseignements des pères
du désert. Honorat descendait parfois auprès des pêcheurs
du petit port d'Agay, mais bientôt la grotte reçut la visite des
quémandeurs, il fallut donc partir à nouveau entre l'an
400 et 410 à Lérins, bien sur, la petite île qui ressemblait
à un désert. Honorat demanda à un pêcheur d'Agay
de les conduire sur l'île qui porte aujourd'hui son nom.
Ce fut la stupeur et un concert de lamentations, l'île était
petite, inhabitable, sans eau, remplie de serpents, mais rien de tout
cela ne fit peur à Honorat, ni à Caprais. Ils se débarrassent
des serpents, ils bâtissent deux abris sommaires, ils défrichent
et cultivent ce petit désert et fondent là une communauté
devenue dès l'an 427 à ce que rapporte Jean Cassien, un
« immense monastère ». Honorat en resta le chef jusqu’à
ce que les Arlésiens l'appellent au siège épiscopal
de leur ville en 426 d'où il allait visiter, au moins une fois
par an, sa chère communauté.
Fauste de Riez qui vécu sur l'île, compare une fois de plus
Honorat à Moïse, car étant un bon sourcier «
il a fait jaillir du rocher aride une source d'eau douce, non seulement
au milieu du désert, mais au milieu de la mer ». Il écrivit
en partie la première règle de Lérins appelée
la règle des Pères.
Dévoré du zèle qui fait les apôtres, il se
signalait par ses prédictions qu'il continua jusque dans les souffrances
de sa dernière maladie. Il mourut en 430 c'est Hilaire, son élève
et parent qui lui succéda à la tête de l'évêché
arlésien.
Les repères chronolgiques font défaut, la seule date qu’il
soit possible de fixer sans certitude absolue cependant, est celle de
sa mort en janvier 430. On suppose qu'Honorat a pu voir le jour vers 370
à Trèves (à l'époque romaine, cette ville
de Rhénanie s'appelait Augusta Trévirorum).
Ses reliques furent transportées d'Arles à Lérins
en 1391.
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La grotte de Saint-Honorat
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L'accès à la grotte de Saint Honorat.
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La grotte Saint-Honorat fut encore habitée aux siècles
suivants par saint Maxime, évêque de Vienne, par saint Hermentaire
(Vème siècle), puis plus tard par les ermites Laurent Bonhomme
(1640-1680), le frère Clapier des Arcs (vers 1775) et Calvy (vers
1780).
Guy de Maupassant a écrit
une nouvelle intitulée « l'ermite » qui se
passe dans l'Esterel.
« La vue, de là, est admirable. C'est à droite
l'Esterel aux sommets pointus, étrangement découpé,
puis la mer démesurée, s'allongeant jusqu'aux côtes
lointaines de l'Italie, avec ses caps nombreux et, en face de cannes,
les îles de Lérins, vertes et plates, qui semblent flotter
et dont la dernière présente vers le large, un haut et vieux
château fort à tours crénelées, bâti
dans les flots même... ».
En fait, c'est l'histoire d'un homme, qui renonce à tout en devenant
une sorte d'ermite suite à un inceste qu'il a commis par ignorance.
On reconnais bien là Guy de Maupassant...
Mais il faut dire que ce paysage à la fois sauvage et un peu trouble,
s'y prête bien. Il faut savoir que lorsque vous êtes au coeur
de l'Estérel,
tout peut arriver...
Pierre, lorsqu'il fait du VTT, y fait de drôles de rencontres. Des
animaux (biches, sangliers, cerfs...) jaillissent parfois au détour
d'un chemin sans crier gare.
Ou alors, il n'est pas rare de tomber nez à nez avec un groupe
de chasseurs, fort en couleur... loin de leurs femmes (et donc de la censure)
en train de festoyer en chantant quelques chansons tirées du répertoire
paillard (que Jacquouille, des Visiteurs aurait sans doute fort apprécié).
Je précise ces rencontres se font généralement que
pendant la saison de la chasse... quoique...
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Vallon du Perthus dans l'Esterel.
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Voilà une des chansons que Pierre a pu reconstituer. Vous comprendrez
sans peine qu'il ne fait pas bon s'attarder en pareil moment et troubler
si belles digestions n'est pas digne du Vttiste gentleman...
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5
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Ah! Ah! Ah! Ah!
Qui a bu boira
Le vin que voilà
Qui a bu boira
Le vin que voilà
Qui vivra verra
Le bon vin Tatfa
Ah! Ah! Ah! Ah!
Qui vivra verra
Ah! Ah! Ah! Ah!
Le bon vin Tafia
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Qui dort dînera
A la cloche de bois
Qui dort dînera
A la cloche de bois
Qui dort dormira
Dans la cuve en bois
Ah! Ah! Ah! Ah!
Qui dort dormira
Ah! Ah! Ah! Ah!
Dans la cuve en bois
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Qui rime rimera
Avec gueule de bois
Qui rime rimera
Avec gueule de bois
Qui mange mangera
Avec ses dix doigts
Ah! Ah! Ah! Ah!
Qui mange mangera
Ah! Ah! Ah! Ah!
Avec ses dix doigts
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Qui fait qui fait quoi
En sabot de bois
Qui fait qui fait quoi
En sabot de bois
C'est comme ci comme ça
Que ça finira !
Ah! Ah ! Ah! Ah !
C'est comme ci comme ça
Ah! Ah ! Ah! Ah !
Que ça finira !
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Vino Veritas
Mais ne tombe pas
Vino Veritas
Mais ne tombe pas
Dans l'tonneau d'en face
Ah! Ah ! Ah! Ah !
Ça ne tient qu'à toi !
Ah! Ah! Ah! Ah!
Ça ne tient qu'à toi !
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Et glou, et glou
Et glou, et glou
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Et glou et glou
Et glou et glou
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Et glou et glou
Et glou et glou
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Et glou et glou
Et glou et glou
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Bon, cette histoire véridique se passe bizarrement non loin de
la grotte, à croire que l'endroit est sacré pour beaucoup,
mais pas pour les mêmes raisons...
La Fée Esterelle.
La légende prétend aussi qu'une fée Estérelle,
donna son nom au massif.
Mistral dans Calendal donne vie à une mystérieuse fée
Esterelle qui parcourt ces espaces désertiques. « Estérelle,
âpre ennemie de l'homme, hantant les lieux incultes, se couronnant
d'orties, défendant le désert contre les défricheurs »
(c'est peut-être grâce à elle que l'Esterel est resté
un massif sauvage si près de Cannes ou de Mandelieu).
Il en fait lui aussi, l'habitante d'une des nombreuses grottes.
« La roche baille tout à coup, par une rampe taillée
dans ses entrailles ils descendent tous deux et se trouvent bientôt
sous l'étrange voussure, d'une petite grotte. En stalactites, là
pleurant perle à perle, la voûte rappelle un temple orné
de bas reliefs. Voilà, fait-elle en souriant, ami, la palais d'Esterelle. »
Mais ici, nous, on sait depuis toujours que c'est la fée Esterelle
qui a donné son nom au massif. Et selon les actes de St Armentaire,
on doit lui offrir des sacrifices et en échange, elle nous donne
quelques breuvages pour nous rendre féconde. Femmes stériles
venez donc la consulter pour obtenir la fécondité...
On peut d'ailleurs faire un rapprochement entre les mots stérilité-stérilis-esterel.
Mistral dans Calendal donne vie à une mystérieuse fée
Esterelle qui parcourt ces espaces désertiques. « Estérelle,
âpre ennemie de l'homme, hantant les lieux incultes, se couronnant
d'orties, défendant le désert contre les défricheurs »
(c'est peut-être grâce à elle que l'Esterel est resté
un massif sauvage si près de Cannes ou de Mandelieu).
Il en fait lui aussi, l'habitante d'une des nombreuses grottes.
« La roche baille tout à coup, par une rampe taillée
dans ses entrailles ils descendent tous deux et se trouvent bientôt
sous l'étrange voussure, d’une petite grotte. En stalactites,
là pleurant perle à perle, la voûte rappelle un temple
orné de bas reliefs. Voilà, fait-elle en souriant, ami, la
palais d'Esterelle.»
Mais ici, nous, on sait depuis toujours que c'est la fée Esterelle
qui a donné son nom au massif. Et selon les actes de St Armentaire,
on doit lui offrir des sacrifices et en échange, elle nous donne
quelques breuvages pour nous rendre féconde. Femmes stériles
venez donc la consulter pour obtenir la fécondité...
On peut d'ailleurs faire un rapprochement entre les mots stérilité-stérilis-Esterel.
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